L’œil qui coule

Le canal lacrymal bouché : la dacryocystite

Dans les premières semaines de vie, il arrive fréquemment que l’œil soit embué par un voile de liquide clair et transparent, comme des larmes !

Notre petit bout n’est pas triste… mais son canal lacrymal ne fonctionne pas bien.

Les sécrétions normales de l’œil ne peuvent pas être évacuées normalement à travers le « vidoir » naturel, situé à l’angle oculaire interne, là où se trouve l’entrée du canal lacrymal.

Ce phénomène peut atteindre un seul œil ou les deux yeux.

Sa durée est variable. Plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois…

Si l’obstacle à l’écoulement se prolonge, une surinfection peut survenir.

L’enfant présente alors, surtout le matin au réveil, des paupières envahies et « collées » par une sécrétion jaunâtre.

Parfois, le canal est complètement obstrué. L’angle interne de l’œil est alors gonflé par la tuméfaction du sac lacrymal qui ne peut se vider.

Le traitement de base, c’est le sérum physiologique oculaire : Dacryo-sérum®,
Dacu-doses
®. Utilisé plusieurs fois par jour, il évite la stagnation des sécrétions et donc leur surinfection.

Si la surinfection survient, avec paupières collées et angle interne comblé par un liquide plus épais et jaune, la prescription d’un collyre anti-infectieux s’avère souvent nécessaire pendant quelques jours, pour éviter un cercle vicieux.

Car l’infection provoque à son tour une inflammation, qui ne pourra que réduire encore plus la perméabilité du canal.

Un collyre comme la Rifamycine© : 2 gouttes deux fois par jour, réduira cette poussée infectieuse en quelques jours.

Les prélèvements et études bactériologiques des germes sont la plupart du temps inutiles.

Quand les choses durent, les parents, un peu lassés par le nettoyage et l’arrosage oculaire permanents, deviennent vite demandeurs d’une solution plus radicale : la désobstruction définitive de ce fichu canal !

Effectuée par l’ophtalmologiste, cette désobstruction est obtenue en allant dilater le canal.

Mais ce geste n’est pas si simple sur un tout petit bout, et surtout les récidives sont fréquentes.

Il vaut mieux donc s’armer de patience, utiliser sérum physio et collyre, masser éventuellement doucement l’angle interne de l’œil, et attendre les 9 mois du bébé.

A cette date, il est rare que l’assèchement ne soit pas obtenu. Si rien n’a bougé, la dilatation se justifie.

Autre causes d’écoulement oculaire

La conjonctivite.

La conjonctive, ce « blanc » de l’œil, est ici devenu… rouge, et les deux yeux sont atteints.

 

 

Due à un virus qui adore les collectivités d’enfants, cette conjonctivite est bien connue – et redoutée – des directrices de crèche…

Le traitement reste le même, en n’oubliant pas de bien laver le nez.

Les rhinopharyngites.

les infections et inflammations du rhino-pharynx encombrent alors la gorge de sécrétions.

Celles- ci peuvent remonter par voie rétrograde dans le canal lacrymal et atteindre l’oeil, qui devient le témoin de ce qui se passe dans la gorge.

A noter que ces sécrétions de gorge peuvent correspondre, soit à la rhino-pharyngite virale classique, soit, chez le jeune nourrisson, à un reflux gastro-oesophagien (RGO)

Appliquer des gouttes de collyre dans l’œil d’un enfant est un sacré sport !

Chez l’adulte ce n’est déjà pas très simple, mais aller appliquer des gouttes chez un nourrisson qui bouge la tête et qui ferme les yeux, il faut là quelques doses de patience et d’ingéniosité.

Le mieux, c’est d’être deux. L’un fixe la tête de l’enfant, l’autre, ayant attendu une bonne ouverture des yeux, verse une ou deux gouttes dans l’œil.

Et si l’enfant refuse obstinément d’ouvrir les yeux, il suffit de déposer la goutte de collyre dans le petit espace creux qui sépare le nez de l’œil et d’attendre…

L’enfant finira par ouvrir l’œil, et le bon… Et le liquide s’y versera de lui-même.

La rédaction

 

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