Gastro-entérite

Ce qu’il faut savoir

Ce mot de gastro-entérite est composé de :

« gastro » qui signifie atteinte spasmodique et inflammatoire de l’estomac = vomissements

« entérite » qui signifie atteinte spasmodique et inflammatoire de l’intestin = diarrhées

Dans le langage populaire, la « gastro » correspond le plus souvent à un épisode de diarrhées.

La plupart du temps, la gastro-entérite aiguë (GEA) commence d’abord par des vomissements, puis les diarrhées s’installent au bout de quelques heures.

Tous les bébés feront un épisode de gastro-entérite aiguë entre 6 mois et 2 ans, c’est quasi certain !

Et cela d’autant plus qu’ils vivent quelques heures par jour en collectivité.

On estime en moyenne à 3,2 épisodes de diarrhées infectieuses que fera un enfant par an.

La GEA est d’origine virale dans 70 % des cas, le grand responsable c’est le rota-virus.

Les bactéries sont impliquées dans 10 à 20 % des cas.

Essentiellement Escherichia Coli entéro-pathogène chez les jeunes
enfants.

Les parasites sont impliqués dans moins de 10 % des cas.

Le danger de la GEA chez le jeune nourrisson, c’est la déshydratation.

En effet, plus l’enfant est jeune, plus son corps est rempli d’eau :75 % du poids du corps chez le nourrisson, jusqu’à 90 % chez le nouveau-né.

Plus il perd d’eau par les vomissements et les diarrhées, et plus il perd en énergie vitale. (alors que nous adultes, sommes plus secs : 65 % d’eau, donc moins sensibles à une perte liquidienne).

Si l’enfant perd de l’eau par « en haut » (vomissements) et par « en bas » (diarrhées) et que cette situation se prolonge, le risque de déshydratation est réel.

Si l’enfant a des diarrhées, mais peut boire sans vomir, c’est-à-dire compenser par « en haut », ce qu’il perd par « en bas », le risque est nettement moindre.

Plus l’enfant est jeune, plus la surveillance médicale sera rapprochée, prenant en compte deux critères essentiels :

  1. La perte de poids
  2. Le plus ou moins bon degré d’hydratation

La surveillance des parents

La surveillance par les parents de leur enfant atteint d’une GEA portera sur quelques critères essentiels.

Ces éléments de surveillance aideront le médecin
à apprécier le degré de gravité de la GEA :

  • Accepte-t-il de boire ?
  • L’enfant vomit-il systématiquement ?
  • Combien de fois ?
  • Quelle est l’estimation de la quantité de liquide bue ?
  • A-t-il de la fièvre ?
  • Son tonus et son comportement sont-ils comme d’habitude ?
  • Dort-il beaucoup plus ?
  • Urine-t-il correctement ?
  • Les selles : selles normales ou très liquides (de l’eau), combien de fois
    sur 24 heures ?

(l’odeur et la couleur des selles sont de peu d’importance : les selles « vertes » sont la traduction d’un transit accéléré)

Les complications de la GEA

Elles se réduisent en tout cas au départ à une possible survenue d’une déshydratation.

Celle-ci risque de survenir si l’enfant perd de l’eau, perd beaucoup d’eau corporelle :

  • En vomissant très souvent
  • En émettant des selles nombreuses et très liquides

La surveillance du poids permet de parler de :

  • Déshydratation faible si la perte de poids est inférieure à 5 % du poids du corps
  • Déshydratation modérée, si la perte de poids est entre 5 et 8 % du poids du corps
  • Déshydratation importante si la perte de poids est supérieure à 8 à 10 % du
    poids du corps.

L’importance de la perte de poids orientera donc la prise en charge à domicile ou à l’hôpital.

Quels sont les signes cliniques d’une déshydratation ?

Ils seront au mieux appréciés par le médecin, mais un enfant : plus somnolent, moins réactif, qui n’a même plus envie de boire, qui présente un début de fièvre, qui urine peu, qui continue à se vider par « en bas » doit être examiné rapidement par le médecin traitant ou conduit aux urgences de l’hôpital.

Les nourrissons de moins de 3 mois et les anciens prématurés présentent des risques accrus de déshydratation.

Le traitement

Adieu les soupes de carotte et l’eau de riz de nos grands-mères, des boissons à base de Cola, de même que l’eau pure.

 

 

Aujourd’hui, la clé de voûte du traitement c’est : la réhydratation par les SRO (soluté de réhydratation orale) qui permettent la compensation des pertes en eau et en sodium.

Les SRO sont vendus en pharmacie sous forme de sachets à reconstituer dans 200 ml d’eau.

Quelques exemples de SRO : Gallialite®, Adiaril®, Fanolite®

Le SRO sera proposé d’emblée dès le début des diarrhées

Par petites quantités au début : 10 à 20 ml/prise, renouvelées si l’enfant vomit.

On augmentera ensuite progressivement les quantités jusqu’à laisser boire l’enfant à la demande.

  • La reprise de l’alimentation habituelle se fera dans les 4 à 6 heures après
    le début de réhydratation par le SRO.
  • La réalimentation avec un lait spécial sans lactose, type Diargal HN 25, ne
    se justifie qu’en cas de réapparition de diarrhées après la reprise du lait
    habituel.
  • L’allaitement maternel sera bien sûr poursuivi lors d’un épisode de diarrhées aiguës. Le SRO pourra être proposé en supplément.
  • Chez le nourrisson de moins de 4 mois, non nourri au sein, la réintroduction
    avec un lait sans PLV (Protéines de Lait de Vache) sera souvent proposée.
  • Les médicaments ont peu de place dans le traitement des diarrhées aiguës.
    Deux produits ont un effet symptomatique sur la durée de la diarrhée :
  1. Un probiotique : Saccaromyces boulardii = Ultra-levure®
  2. Un antisécrétoire : le Rocécadotril = Tiorfan®
  • Tout échec de la réhydratation par le SRO, toute perte de poids supérieure à
    6-8 % nécessitera une hospitalisation en vue d’une réhydratation par voie intraveineuse, surtout s’il s’agit d’un nourrisson de moins de 4 mois.
  • N’oubliez pas d’emmener avec vous plusieurs sachets de SRO quand vous voyagerez

La vaccination contre les rota-virus

Puisque l’origine virale des GEA est largement majoritaire ;

Puisque parmi les virus responsables le rota-virus prédomine largement ;

Il est tout à fait recommandé de vacciner son enfant contre les rota-virus.

Deux vaccins existent : Rotarix®, Rotateq®.

Toutes les instances internationales (l’OMS), les sociétés médicales européennes : (ESPGHAN) et françaises (Société française de pédiatrie, AFPA, GPIP) recommandent  « vivement  » d’adjoindre cette vaccination aux calendriers nationaux.

Cette vaccination protège pendant deux ans de 90 à 100 % contre les infections sévères à rota-virus et de 74 à 85 % contre l’ensemble des diarrhées à rota-virus.

  • Le vaccin est administré par voie buccale
  • Il est très bien toléré
  • Le schéma d’administration varie selon le vaccin utilisé :
  • Deux doses pour le Rotarix®
  • Trois doses pour le Rotateq®
  • Première dose à administrer entre 6 et 12 semaines de vie
  • Intervalle entre deux doses de 4 semaines
  • Vaccination achevée au plus tard à 6 mois

En France, bien que le rota-virus soit responsable de 300 000 épisodes de diarrhées aiguës, de 18 000 hospitalisations et de 13 à 14 décès chez des enfants de moins de 5 ans, la vaccination contre les rota-virus est encouragée, mais cela d’autant plus discrètement qu’elle n’est pas remboursée ! (lire)

Il est vrai que la vaccination coûte cher !
Comptez 140 € (au minimum pour la totalité des doses puisque le prix en pharmacie est libre !). Conseils : interrogez votre mutuelle et faites votre marché dans les pharmacies du quartier.

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