Pieds du nourrisson

Ces petits petons si mignons…

En fin de grossesse, ils étaient un peu coincés dans l’utérus, mais ils se « déplieront » facilement à la naissance.

Parfois, les pieds restent un peu « tordus ». Habituellement, ces malpositions seront temporaires et régresseront grâce à des soins légers.

Dans de rares cas, il existe une vraie déformation nécessitant une prise en charge en
urgence.

Plus tard, quand l’enfant commence à se tenir debout, se pose la question de savoir comment et quand chausser ses petons.

 Les déformations bénignes

Ce sont les plus fréquentes et les plus simples à traiter.

Elles concernent l’avant-pied

L’arrière-pied reste dans tous les cas non atteint.

Elles sont souvent liées à une contrainte positionnelle des pieds dans l’utérus.

Cette contrainte sera d’autant plus importante que le bébé est du genre costaud, que l’utérus de la mère primipare est tonique et peu extensible ou présente une anomalie, ou que le bébé était positionné en siège (assis sur ses pieds).

Dans tous les cas, même si ces déformations sont banales, elles inciteront à examiner les hanches de manière suivie.

Le pied talus

La face dorsale du pied vient au contact du bord antérieur de la jambe mais la motricité du pied est normale.

Il n’y a rien à faire, la correction spontanée est habituelle.

Si le talus est très prononcé et que l’on a du mal à ramener le pied en flexion plantaire, le traitement consistera soit à mettre une pelote de coton entre la face dorsale du pied et la jambe pour le maintenir à 90°, soit à placer sur le pied une attelle thermoformable.

Le pes adductus

Cette déformation est très fréquente.

La plante du pied est tournée vers l’intérieur.

En manipulant le pied, l’on peut facilement le « tourner » vers l’extérieur, mais dès l’arrêt de la manipulation, le pied reprend sa position initiale.

Le traitement restera simple :

– Petit guili guili sur le bord externe du pied, à l’aide d’une brosse à dent pour stimuler des mouvements réflexes vers l’extérieur,

– Maintenir le pied en position tournée vers l’extérieur grâce à des bandages ou des attelles.

Le pes valgus

La plante du pied est tournée vers l’extérieur. Là aussi, il faudra maintenir quelque temps le pied en position tournée vers l’intérieur.

Métatarsus varus

En regardant la plante du pied du bébé, l’on voit bien que c’est l’avant-pied qui « tourne » vers l’intérieur.

Le bord externe du pied est convexe. Le gros orteil bascule vers l’intérieur.

Les parents apprendront à empaumer cet avant-pied et le faire doucement basculer vers l’extérieur, dans l’axe de la plante du pied, plusieurs fois par jour.

Si nécessaire, le kinésithérapeute s’en chargera. Plus rarement, une attelle, voire un plâtre correcteur sera prescrit.

Les déformations graves

Le pied bot varus équin

C’est une déformation de l’arrière-pied, représentant une urgence thérapeutique.

Tout le pied : arrière et avant-pied est tourné vers l’intérieur à 90°.

A la manipulation, la déformation est raide et fixée.

Le traitement sera confié à un orthopédiste infantile et commencé dès la naissance, en profitant de la souplesse du pied.

Si l’enfant marchera finalement normalement, cela se fera au prix de soins réguliers et répétés :

– Plâtres correcteurs successifs,

– Apareillage et rééducation,

– Chirurgie parfois.

Le pied convexe congénital

La déformation est rare.

L’aspect du pied de l’enfant est celui d’un tampon buvard.

L’enfant sera transféré en chirurgie d’orthopédie infantile dès la naissance.

 

 

Références : P. MARY – Hôpital d’enfant Armand Trousseau – Paris Pédiatrie pratique n° 212 – novembre 2009.

Comment et quand chausser ces petits petons ?

Avant l’âge de la marche ou de la station debout
plus ou moins assurée, point n’est besoin de se précipiter pour lui acheter de « vraies » chaussures.

L’important, c’est de garder les pieds au chaud en leur laissant leur liberté de mouvements, grâce aux chaussettes.

Vers 7/8 mois, si l’enfant est un fana du bébé trotteur : utilisez des chaussettes avec petits picots antidérapants.

Les fabricants de chaussures « sportives » ont étendu leur marché, en proposant pour nos futurs champions des bottines souples super mode avec petits picots.

Dès que l’enfant apprécie la station debout, des semelles plus rigides vont pouvoir l’aider dans sa recherche de l’équilibre et créer cette isolation nécessaire entre le pied et le sol.

Cependant, des semelles plus rigides ne signifient pas « grosses chaussures montantes ».

Il ne faut pas céder aux conseils soit disant « médicaux » des marchands de chaussures qui voudront absolument vous faire acheter des chaussures qui « maintiennent la cheville ».

La fonction créant l’organe, un pied trop rigidifié par une « chaussure – plâtre » ne bouge plus et ne se fortifie pas.

Les enfants africains qui cavalent pieds nus n’ont aucun problème de faiblesse de pied.

L’important se situe dans l’assise et le confort de la plante du pied, et donc dans la qualité de la semelle intérieure de la chaussure et de son contrefort interne.

Lorsque votre enfant est bientôt mûr pour faire ses premiers pas, évitez les semelles de gomme ou de « crêpe », surtout si le sol est une moquette.

Il accrocherait trop souvent le sol avec l’avant de sa chaussure et tomberait en avant.

La rédaction

 

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