Les chutes du nourrisson sont fréquentes et bien sûr redoutées.
Deux grands scénarios !
La chute de la table à langer
La mère s’est éloignée ou retournée un instant, juste le temps que l’enfant remue et glisse par dessus le plan de change.
Peu de dégâts à craindre si la hauteur du plan de change était peu importante et le sol protégé par un tapis ; mais des conséquences plus graves sont possibles si l’enfant était haut placé et le sol dur (salle de bains )
Le nourrisson se réveille et tombe d’une surface de sommeil non sécurisée
L’enfant s’est assoupi et endormi sur le canapé ou le grand lit des parents. La mère vaque à ses occupations à quelques mètres de là, tranquille et confiante.
Brutalement surgissent pleurs et cris de l’enfant, qui s’est réveillé, a réussi pour la première fois à se mettre sur le ventre, et est tombé.
Vers 4 mois un enfant commence à essayer de se retourner sur le ventre. Mais attention, il ne prévient pas du début de ses nouvelles prouesses !
Les autres situations de chute :
Chute de la poussette
Chute de la chaise haute
Chute de la mère qui porte son bébé
La prévention des chutes.
1 /Prendre l’habitude de toujours placer un bébé qui est allongé en hauteur, perpendiculairement au rebord le plus proche.
2 /Lors du change du bébé :
– Ne pas le quitter des yeux
– Avoir tout le matériel utile à portée de mains
– Utiliser un matelas de change avec rebords latéraux
– Si l’on doit se retourner, garder une main sur le bébé
– Si l’on doit quitter la pièce, emmener le bébé avec soi
– Mettre un tapis sur le sol de la salle de bain
3 /L’enfant qui dort en dehors de son lit habituel:
– Doit rester à portée de vue
– Doit être entouré par une protection
– La dureté du sol alentour est atténuée
– S’il se repose dans un transat, les fixations de sécurité sont posées
4 /Les ballades en poussette
– Prudence lors des descentes de trottoir
– Les attaches de sécurité sont fixées en permanence
5 /La chaise haute
– Sa stabilité est toujours vérifiée
– Les attaches de sécurité sont fixées en permanence
6 /La mère qui porte son bébé
– Sera très prudente lors des descentes d’escalier
– Portera des chaussures adaptées anti-glisse à l’extérieur
La conduite à tenir en cas de chute, la crainte du traumatisme crânien.
Prendre son enfant dans ses bras et le consoler
Faire le point :
– l’a t-on vu tomber ?
– De quelle hauteur ?
– Sur quel sol : dur ? mou ?
– Son comportement : cris et pleurs ? mou et prostré ? geignard , inconscient ?
reprise de conscience après un « blanc » passager ?
– L’inspection : Existe-t-il des traces corporelles : rougeurs ?, plaie ?, les membres sont-ils mobilisés sans accès de cris? Au niveau du crâne : Existe t-il une bosse, un creux ?
Les éléments rassurants
– La hauteur de chute est faible ( 30 cms )
– On a vu tomber l’enfant qui a fait un roulé-boulé
– Le sol était protégé par moquette ou tapis
– Les pleurs ont été immédiats
– L’enfant s’est vite calmé dans les bras
– Il bouge ses membres sans pleurer
– Le crâne est indemne de toute trace
– Il boit ensuite son lait calmement et ne vomit pas
Le médecin prévenu confirmera l’absence de gravité en examinant le bébé et donnera les conseils de surveillance.
Les éléments de gravité
– La hauteur de chute est supérieure à 60 cms
– Pleurs suivis d’une atonie, mollesse, geignements
– Inconscience immédiate ou retardée
– Le sol était très dur : carrelage
– Le crâne présente une trace, une bosse, un œdème
– L’enfant ne veut pas boire
– Il vomit
Sans préjuger du diagnostic et de l’évolution, ces signes de gravité, isolés ou associés doivent conduire à un examen de l’enfant en urgence nécessitant l’appel au SAMU pédiatrique ou aux pompiers
Dr Thierry Marck
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