L’OMS, l’Unicef préconisent depuis longtemps l’allaitement exclusif jusqu’à six mois.
L’ANAES le recommande, en France, depuis 2003. En France, malheureusement, l’allaitement maternel exclusif ne durant en moyenne que dix semaines au mieux, la notion d’allaitement prolongé n’existerait qu’au-delà de deux mois et demi !…
Nombre de mères allaitent cependant jusqu’à six mois et certaines iront plus loin, faisant alors effectivement, pour notre pays et notre culture, figure d’exception. Elles devront souvent soutenir le regard ébahi de leur famille ou de leurs amis, sans parler de celui offusqué du public si jamais elles osent sortir ce sein dans le métro, le bus, le musée, la Poste, etc.
Une étude britannique a prouvé, après étude de 11 800 enfants, que le score cognitif des enfants qui avaient été allaités était significativement supérieur à celui de ceux qui n’avaient jamais été nourris au sein.
Surtout, on notait un léger accroissement des scores pour chaque mois supplémentaire d’allaitement maternel.
Réf. : QUIGLEYMA et col. : Breas feeling in associate with improged child development. New Castle 9-11 sept. 2009.
Une étude sur 20 ans au Danemark, le Docteur Eric Mortensen de l’hôpital universitaire de Copenhague s’était penché sur une catégorie de nouveau-né qu’il divisait en cinq groupes distincts en fonction de la durée de l’allaitement.
Ayant entamé son étude au début des années 60, c’est près de 20 ans plus tard qu’il a entrepris d’évaluer l’intelligence de ces sujets, grâce au test de QI.
Afin d’appuyer l’aspect scientifique de sa démarche, il n’hésitait pas à employer des tests de QI de différentes natures et de niveaux progressifs.
Quelle que soit la méthode utilisée, le Docteur Mortensen a pu affirmer que la durée de l’allaitement allait de pair avec une augmentation de QI à l’âge adulte.
Il avança deux hypothèses majeures pouvant expliquer le phénomène.
La première est d’ordre alimentaire, certaines molécules susceptibles de favoriser le développement intellectuel sont contenues dans le lait maternel, mais pas dans les formules de substitution.
En second lieu, le contact physique avec la mère est essentiel car il donne des repères plus fiables au bébé (Paula Sanders. 2003. Anxa.com).
L’allaitement prolongé perturbe !
Qui n’a pas entendu parler de ce genre de phrases:
« Vous vous rendez compte, elle allaite encore son enfant de 18 mois ! Elle n’arrive pas à couper le cordon ! Elle va en faire un enfant dépendant ! Elle est complètement esclave ! Son couple, c’est elle et son enfant ! Elle est trop fusionnelle ».
L’allaitement prolongé bouscule beaucoup de monde. Car il est présupposé qu’un allaitement maternel dure : « Disons..enfin je ne sais pas, mais pas des mois et des mois; enfin.. le temps de bien démarrer la croissance, de bien fusionner avec la mère, de se fortifier, d’être plus résistant aux maladies. Mais bon, il faut bien….?
Il faut bien quoi ?
Et là, les réponses inconscientes sont nombreuses !
• Celles du père qui pourrait peut être penser qu’il se sent exclu, nostalgique de ne plus être le premier sujet d’attention de la Femme. Femme devenue trop exclusivement mère..
• Celles de la société qui voit d’un oeil particulier la prolongation d’une certaine « animalité » déplacée.
• Celles des « autres », très nombreux, jaloux de cette femme épanouie, qui a la chance d’avoir le temps de…. » Moi, j’ai dû reprendre tôt le travail; et finalement c’était bien comme ça.. »
• Celles des voisins de rencontre de bus, de métro ou de super-marché, qui s’étonnent que ce grand bébé recherche encore, « à son âge », le sein de sa mère.
• Celles de tous ceux qui détournent pudiquement les yeux de ce sein exposé, car tété en public.
L’important, c’est le choix de la mère ! Elle allaitera le temps qu’elle veut.
Evidement, il faudra un jour arrêter.
L’important pour la mère est de faire attention à des motivations profondes complémentaires au bien être de l’enfant. Si elle arrive à les connaître… Besoin de reconnaissance approfondie de son statut maternel ? Besoin de donner ce qu’elle n’a pas reçu ? Echappatoire ? A quoi ? Bien-être sensuel personnel ? Protection ? Crainte du sevrage qui sera vécu comme un deuil ? Une perte ?
L’important aussi sera d’en discuter avec le père. Elever un enfant se faisant toujours à deux. Une date d’arrêt pourra être envisagée ensemble.
Mais bien sûr, finalement, c’est la mère qui « sentira » le moment venu.
Et puis parfois, c’est l’enfant qui de lui même lâchera définitivement ce sein qu’il a tant aimé !
Il coupera lui même le cordon ! Il est devenu grand !
La rédaction