Baby-blues et dépression

Sous le nom de « baby-blues » on évoque cet état dépressif survenant chez certaines femmes après l’accouchement, entre le 2ème et le 4ème jour. Il est très fréquent, plus ou moins marqué et quasi physiologique, c’est à dire « normal ».

Toute femme qui vient d’accoucher subit une véritable explosion émotive et biologique qui retentit inévitablement sur son individualité.

La crainte, l’épreuve, la douleur, la rupture brutale de l’équilibre hormonal antérieur, agissent sur son comportement. La femme devenue mère « patauge » un peu pendant quelques heures ou quelques jours. Elle est émotive, perdue pour de petites choses simples, inquiète brutalement de l’énormité de son nouveau statut social et affectif.

Chez certaines mères, ce « blanc » transitoire où l’on reprend ses marques est plus important. La mère peut pleurer sans raison apparente, s’inquiéter, voire culpabiliser devant un manque « d’instinct » maternel qu’elle sentait pourtant en elle énormément.

Il ne faut pas culpabiliser ! Ça va passer !

Par contre, il ne faut pas hésiter à en parler ; à son conjoint, aux « copines » qui sont déjà passées par là ; Plus difficile désormais d’en parler à la sage-femme car vous êtes déjà rentrée chez vous quand ça vous tombe dessus…

Dans de nombreuses civilisations, la nouvelle mère est entourée, bichonnée pendant de nombreux jours, ne s’occupant que de nourrir son enfant.  Ça aide !

En occident l’accouchement tend à être considéré comme une histoire médicale comme une autre. C’est gravement faux.

 

Si le baby-blues vous tombe dessus sans crier gare et s’en va assez vite, il en est tout autrement de la vraie dépression qui peut toucher certaines femmes au bout de quelques semaines. Cette « dépression du post-partum », c’est un baby-blues accentué et prolongé, une vraie maladie. Ce trouble de l’humeur invalide sérieusement la mère et perturbe la relation avec l’enfant (et le conjoint). Il nécessite une prise en charge médicale et un suivi régulier. Cette dépression sera d’autant moins dépistée rapidement que la mère aura du mal à avouer son propre mal-être, son discours auprès des médecins s’orientant exclusivement sur les problèmes de santé de son bébé.

 

A lire:

  • Françoise Molénat :
    • Naissances : Pour une éthique de la prévention, Ed.: Erès, Coll.: Prévention en maternité, 2001, (ISBN 2865869245)
    • Prévention précoce : Petit traité pour construire des liens humains, Ed.: Erès, Coll.: Prévention en maternité, 2009, (ISBN 2749210895)
  • Sylvain Missonnier, Bernard Golse, Michel Soulé : La grossesse, l’enfant virtuel et la parentalité, Ed.: Presses Universitaires de France, Coll.: Monographies de la psychiatrie, (ISBN 2130545319)
  • Jacques Dayan : Les dépressions périnatales : Evaluer et traiter, Ed.: Masson; Coll.: Médecine et psychothérapie, 2008, (ISBN 2294008669).
  • Jacques Dayan,  » Maman pourquoi tu pleures? Les désordres émotionnels de la grossesse et de la maternité », Ed Odile Jacob, 2002, (ISBN 273811072X)
  • Jacques André, Laurence Aupetit (sous la direction de) : Maternités traumatiques, Ed.: Presses Universitaires de France, 2010, Coll.: Petite bibliothèque de psychanalyse, (ISBN 2130581110)

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