Devenir mère, c’est entrer dans un état d’immersion mentale et physique « bébé » de tous les instants.
On pense bébé, on vit bébé, on agit bébé, on dort bébé, on est devenu, pour son plus grand bonheur, « complètement bébé ! ».
Mais…parce qu’il y a hélas toujours des mais, on se rend vite compte, dans la pratique quotidienne, combien c’est « prenant » un enfant !
Bien sûr, on savait qu’un bébé, en plus de bouleverser une vie, sa vie, ça changeait finalement la vie, mais tout cela restait un peu théorique…
Bientôt, après les premières semaines d’émotions, d’extase joyeuse, d’inquiétudes, d’adaptation…
Eh bien non ! Pas le temps de se reposer ni de souffler !
Au contraire, le bébé a pris des forces, du poids et de l’énergie, il en réclame de plus en plus…
Il dort moins… Il commence à nous montrer son petit caractère… Et il a l’air d’en avoir, le bougre !
Bref ! Avant, on le pensait un peu…
Maintenant, on peut vraiment l’avouer : un enfant ça demande une sacrée santé. Oui, c’est vrai, un enfant, ça « pompe » énormément !
Il est donc tout à fait logique et normal que la mère se sente un peu épuisée par cet être si charmant, mais si prenant !
L’accumulation des tâches domestiques nécessaires, les courses, les soins du bébé, l’allaitement, l’endormissement, tout cela dépasse largement les 35 heures par semaine…
Si l’on y rajoute un sommeil nocturne réduit par ce charmant petit bout, qui veut absolument vérifier chaque nuit que ses parents sont toujours bien là…
Il devient normal de se demander si l’on va tenir la route de ce nouveau C.D.I. – avec heures sup ! –
Dans la majorité des cas, les choses se passeront bien finalement, parce que la mère est jeune, en pleine santé, qu’elle est aidée, qu’elle se sent entourée, qu’elle réussit à s’organiser et qu’elle peut parler de ses petits soucis avec le père, la famille, les amies.
Parfois, il arrive que l’on perde pied !
Parce que physiquement on ne tient pas le coup…
Parce que le bébé est « difficile », en permanence accroché aux bras le jour, et en pleine forme la nuit…
Parce que l’on est seule pour faire face, sans famille proche, sans beaucoup d’aide de la part du compagnon qui part tôt le matin et rentre tard le soir, fatigué lui aussi…
Parce qu’il n’y a plus de temps pour soi, pour souffler, pour exister « comme avant »… Parce que la vie de couple est devenue du coup… aléatoire.
Que faire alors ?
D’abord, dites-vous bien que peu de mères échappent, à un moment ou à un autre, à cette baisse de moral, même si elle n’est pas exprimée.
Et justement ! Elle n’est pas souvent exprimée car avouer que son bébé puisse perturber, ne serait-ce que de manière passagère, son propre équilibre, cela n’entre pas du tout dans le cadre du « politiquement correct » des sentiments supposés de la jeune maman.
Sentiments qui se doivent, bien sûr, de n’être en permanence que « sérénité, calme et volupté » ! Et l’expression, forcément émue, d’un bonheur de tous les instants.
Eh bien NON ! C’est faux !
Tout comme la grossesse, qui n’est pas toujours un long fleuve tranquille, osons le dire : un bébé, malgré tout l’amour qu’on lui porte, c’est perturbant et contraignant.
Vous n’avez donc certainement pas à vous sentir « coupable » !
Ensuite, il ne faut pas se renfermer, s’installer doucement mais sûrement dans l’isolement. Il faut en parler !
En parler aux amies, qui vous avoueront qu’elles aussi ont connu des moments de doute, à vos parents, qui se souviendront, eux aussi, des petits tourments d’antan, à sa belle famille (n’ayez pas peur qu’elle vous prenne d’emblée comme immature), mais bien sûr en priorité à son compagnon, le père du bébé.
N’ayez pas la crainte de le perturber avec vos petits soucis.
Sachez que justement, ce père, qui se sent forcément plus ou moins exclu, sera valorisé de pouvoir intervenir dans la vie de ce nouveau couple mère-enfant.
D’un point de vue pratique, des solutions pourront être envisagées :
- une aide familiale qui viendra vous soulager dans les tâches domestiques,
- des amies qui passeront vous voir ou vous aideront pour les courses,
- une baby-sitter qui pourra vous permettre de sortir de votre nid, de penser un peu à vous et de vous « aérer » les jambes et l’esprit.
Quant à vous, heureux pères qui pensez que tout « baigne » toujours à la maison, soyez vigilants si votre compagne ne se plaint jamais. C’est louche !
Votre femme est bien sûr une mère parfaite, mais quand même…
Quelques heures passées peut-être tout seul à vous occuper de votre petit bout vous auront vite convaincu que – malgré l’amour – un bébé, c’est du boulot !
Surtout à temps complet !
Soyez donc attentifs au « moral » de votre femme, aux expressions diverses et variées qui pourraient témoigner de sa fatigue.
Et puis, un conseil :
N’hésitez pas à la sortir de son « ronron » quotidien, quitte à la secouer un peu. Sortez-la !
Emmenez-la de temps en temps dîner au restaurant, organisez des soirées avec des amis, et n’oubliez surtout pas qu’un petit week-end de « remise en couple« , ça fait du bien et ça remet les idées en place…