Les réactions cliniques déclenchées par l’absorption d’un aliment allergisant sont multiples.
Elles peuvent être immédiates, dans les deux heures après l’ingestion de l’aliment incriminé, ou retardées après plus de six heures.
Elles sont souvent d’ordre digestif, mais peuvent également entraîner des réactions cutanées, des problèmes respiratoires, voire des troubles généraux sévères.
Les signes cliniques peuvent être immédiats et brutaux, parfois graves.
Ils surviennent dans les deux heures suivant l’ingestion alimentaire, en rapport avec la production d’anticorps IgE.
Il peut s’agir de :
- Manifestations cutanées : urticaire, œdème des membres, démangeaison,
- Manifestations digestives : douleurs buccales, vomissements, douleurs abdominales, débâcle diarrhéique.
- Manifestations respiratoires : toux, difficultés respiratoires, rhino-conjonctivite.
- Manifestations générales : baisse de la tension artérielle, choc, perte de connaissance.
De tels signes cliniques isolés ou associés, à fortiori répétés, conduisent à un examen médical, parfois en urgence.
Le bilan allergologique découvrira l’allergène responsable.
Les signes cliniques peuvent être retardés.
Il n’y a pas production d’anticorps IgE. Les signes apparaissent au-delà de six heures après l’ingestion de l’aliment incriminé. Ils sont à dominante digestive évoluant de manière chronique.
- Accès de rejet, vomissement, diarrhée, colique, douleurs abdominales.
- Épisodes de selles sanglantes.
- Courbe de poids stagnante, diminution de l’appétit.
- Reflux gastro-œsophagien rebelle au traitement.
- Constipation.
Tous ces signes ne sont pas significatifs d’une allergie alimentaire, mais leur répétition, leur constance, leur aggravation, leur résistance au traitement, doivent faire évoquer le diagnostic d’allergie alimentaire.
Les cas particuliers
a – L’eczéma atopique (ou dermatite atopique)
« L’eczéma (ou DA) est associé à des allergies alimentaires dans 35 % des cas.
Plus la DA débute tôt dans la vie, plus on retrouve des allergies alimentaires et ce d’autant plus que la DA est sévère et/ou s’associe à des symptômes digestifs.
Les aliments les plus fréquents mis en cause sont le lait de vache, l’œuf et le blé. » (1)
b – Le reflux gastro-œsophagien (RGO) et l’œsophagite rebelle
Le RGO et sa conséquence, l’œsophagite, sont des problèmes très courants chez le nourrisson.
En cas d’allergie alimentaire, l’œsophagite reste rebelle au traitement classique, car il existe une colonisation de la muqueuse œsophagienne par des infiltrats d’éosinophiles que seule la biopsie peut déceler.
Le traitement de cette oesophagite rebelle reste le retrait de l’allergène alimentaire responsable.
Ces infiltrats peuvent d’ailleurs coloniser tous les étages de la sphère digestive et entraîner à peu près tous les désordres habituels : ballonnements, vomissements, diarrhées, constipation, saignements rectaux.
A lire :
Rédaction : Dr Thierry Marck
(1) Ref : « Questions clés en allergie alimentaire » Pédiatrie Pratique -LEN médical- 3ème trimestre 2010
Pr Christophe DUPONT- St Vincent de Paul, Paris
Dr Fabienne Rancé- Hôpital d’enfants- CHU Toulouse
Dr Delphine de Boissieu – St Vincent de Paul , Paris
Dr Alain Morali –CHU hôpital Brabois Enfants, Vandoeuvre- les Nancy
Dr Pascale Dumond-CHU hôpital central, Nancy
