Dès qu’une allergie alimentaire est diagnostiquée, il faut tout mettre en œuvre pour retirer de manière complète et absolue l’allergène alimentaire incriminé.
Il faut en même temps prévoir une trousse d’urgence pour traiter immédiatement tout incident lié à une ingestion accidentelle.
Il faudra également que le médecin de l’enfant signe le protocole d’urgence à faire respecter par la structure d’accueil du jeune enfant. C’est le PAI (Projet d’Accueil Individualisé).
La trousse d’urgence
Elle doit rester à porter de main du parent ou de la personne qui garde l’enfant, à la maison et lors de tout déplacement. Elle est d’autant plus indispensable que l’enfant a déjà manifesté des réactions allergiques immédiates : urticaire, hypotonie, malaise, ronchospasme, pâleur, œdème, suffocation, état de choc.
La composition de la trousse d’urgence comportera essentiellement :
– Un antihistaminique,
– Un bronchodilatateur : Salbutamol (Ventoline®), à utiliser en cas de crise d’asthme, de
sifflement, de respiration rapide et bruyante, à travers une chambre d’inhalation
Spray Ventoline®
– Un corticoïde buvable : Bétaméthasone (Célestène®), à utiliser en cas de laryngite brutale, de gonflement, d’œdème.
Flacon Célestène®
– Un vasoconstricteur : l’adrénaline injectable, à utiliser en cas d’état de choc ou en cas de deux manifestations survenant d’emblée.
Stylo Anapen®
L’Anapen® est un système injecteur d’adrénaline intramusculaire d’une dose unique (0,30 mg). Les parents et toute personne s’occupant de l’enfant doivent en avoir appris la manipulation.
Tout enfant dont l’état aura nécessité une injection d’Anapen® sera conduit en milieu hospitalier pour surveillance.
Le PAI (Projet d’Accueil Individualisé)
La structure collective qui accueille le jeune enfant doit être mise au courant :
– De la maladie de l’enfant, en l’occurrence de son allergie alimentaire,
– De l’absolue nécessité d’une éviction totale de l’allergène incriminé dans son alimentation. S’il s’agit d’une APLV, les parents fourniront le lait sans PLV prescrit par le médecin. S’il s’agit d’une allergie plus complexe (blé, arachide), les parents fourniront souvent eux-mêmes les repas journaliers.
– Des gestes à effectuer en cas d’incident allergique toujours possible (les enfants adorent aller manger ce qu’ils n’ont pas…)
A ce titre, la structure d’accueil gardera en son sein une trousse d’urgence et saura quel type de médicament donner en fonction de la pathologie pouvant survenir. Le protocole aura été organisé et signé par le médecin de l’enfant et contresigné par la directrice et le médecin travaillant dans la structure d’accueil.
Rédaction : Dr Thierry Marck
Ref : » Questions clés en allergie alimentaire »
Pédiatrie Pratique -LEN médical- 3ème trimestre 2010
Pr Christophe DUPONT- St Vincent de Paul, Paris
Dr Fabienne Rancé- Hôpital d’enfants- CHU Toulouse
Dr Delphine de Boissieu – St Vincent de Paul , Paris
Dr Alain Morali –CHU hôpital Brabois Enfants, Vandoeuvre- les Nancy
Dr Pascale Dumond-CHU hôpital central, Nancy