Convulsions

« Convulsion et crises d’épilepsie sont en fait deux termes identiques qui traduisent un même phénomène 1 ».

Ils correspondent tout deux à une décharge « électrique » du cortex cérébral. Les neurones cérébraux « vibrent »
anormalement, de manière synchrone et prolongée pendant un temps variable.

Chez le nourrisson et le jeune enfant

Les crises convulsives sont fréquentes, de l’ordre de 5 %. Un enfant sur 20 fera une crise convulsive avant l’âge de 5 ans.

La crise 

La crise est le plus souvent évidente si elle atteint une région cérébrale impliquant les muscles moteurs : l’enfant présente une agitation synchrone répétée des membres (crise clonique), survenant après une phase d’hypertonie (crise tonique).

Pendant la durée de cette crise, il y a perte de conscience.

Si la crise atteint des zones cérébrales non motrices, les symptômes sont plus frustres et peuvent passer inaperçus :

  • Fixité du regard,
  • Révulsion oculaire,
  • Accès brutal de pâleur ou cyanose.

Certaines manifestations peuvent être trompeuses :

  • Perte de contact,
  • Spasmes en flexion ou en extension pris à tort pour des coliques,
  • Malaises répétés.

Ces crises ne seront pas confondues :

  • Chez le nouveau-né : avec des trémulations du menton, d’un ou plusieurs membres. Elles sont banales, n’entraînent pas de trouble de la conscience et s’arrêtent dès que le parent ou le médecin prennent le membre.
  • Chez le nourrisson : avec les malaises vagaux.

Les causes

La cause la plus fréquente est la convulsion fébrile ou convulsion hyperthermique.

Le tableau est celui d’un enfant qui présente une fièvre dans un contexte le plus souvent banal, type rhinopharyngite.

A un moment donné, que la fièvre soit passée inaperçue et donc non traitée ou qu’elle augmente brutalement, un épisode convulsif peut apparaître.

Si toute fièvre est donc à traiter chez le nourrisson, tout nourrisson fébrile ne fera pas de crise convulsive sans que cette « sensibilité » à la fièvre puisse être prévue ou prévenue.

La plupart du temps, la crise sera de courte durée, mais pour les parents, cela dure une éternité !

Malgré l’affolement familial, il faut :

  • Placer l’enfant sur le côté,
  • Le découvrir entièrement,
  • Faire tomber la fièvre :

– Le tremper dans de l’eau à peine tiède et le sortir rapidement sans le sécher,

– Lui appliquer brumisateur ou gant d’eau tiède,

– Lui donner un suppositoire de paracétamol.

Après cet épisode convulsif, la prudence sera évidemment de mise lors de tout nouvel accès de fièvre.

Les autres causes

Elles seront recherchées dans le cadre du bilan médical hospitalier systématique.

Les examens médicaux à l’hôpital

Dans tous les cas, il est recommandé d’hospitaliser et de garder l’enfant en observation au moins quelques heures.

Les examens habituels seront effectués : sanguins et urinaires.

En cas de convulsion fébrile, la cause de la fièvre doit être recherchée et identifiée.

La question des examens lourds se pose fréquemment : ponction lombaire (PL), scanner, électroencéphalogramme (EEG).

La ponction lombaire (PL) sera réalisée au moindre doute en cas de convulsion fébrile, pour éliminer une méningite, surtout si :

  • Nourrisson de moins de 12 mois,
  • Durée de la crise supérieure à 15 minutes,
  • Crises répétées en 24 heures.

Le scanner cérébral en urgence sera d’autant plus facilement réalisé :

  • Qu’une notion de traumatisme crânien est connue,
  • Qu’il s’agit d’un nourrisson dont l’examen neurologique après la crise n’est pas normal.

L’électroencéphalogramme (EEG) sera recommandé « devant toute première crise convulsive à l’exception d’une première crise convulsive hyperthermique simple ». 1

Dr Thierry Marck

1  Ref : Dr Caroline SEVIN – Hôpital Saint Vincent de Paul – Abstract Pédiatrie : « comment j’explore une première crise convulsive » N°228 octobre 2009

 

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