C’est une maladie des petites bronches (les bronchioles) qui sont agressées par le virus V.R.S. (virus respiratoire
syncytial) ou le rhino-virus.
Elle touche environ 30 % des nourrissons de moins
d’un an. Elle est très contagieuse, survient souvent de
manière épidémique et saisonnière (hiver, printemps). Sa propagation est favorisée par la vie en grande ville et en collectivité.
Notre bébé a d’abord une rhinite, puis surviennent des accès de toux évoluant par quintes de plus en plus fréquentes et prolongées.
L’enfant respire moins bien et plus vite, en faisant un « bruit » anormal : sorte de sifflement ou petits « crépitements » pendant l’expiration.
L’air semble moins bien passer dans les bronches et l’enfant commence à lutter pour obtenir sa ration d’air. L’on peut observer ainsi un début de « creusement » à la base du cou lors des mouvements respiratoires.
La température est plus ou moins élevée.
L’enfant est rapidement gêné pour boire ses rations habituelles.
Le médecin reconnaît vite la bronchiolite à l’auscultation du thorax et instaure rapidement le traitement.
Que s’est-il passé ?
Le virus V.R.S. présent dans le nasopharynx est « descendu » et il a migré dans la muqueuse bronchique. Là, il a provoqué une réaction inflammatoire qui va diminuer le calibre des bronches. Pour les grosses bronches, les conséquences demeurent faibles.
Mais, pour les petites bronches, ces « bronchioles » au calibre déjà réduit, l’air ne trouve presque plus de place pour circuler.
Quand on sait que ces petites bronches assurent l’essentiel des échanges gazeux nécessaires à la bonne oxygénation de l’organisme, on comprend que leur atteinte ait un retentissement important sur la ventilation.
Si l’obstacle à la circulation de l’air devient plus important, l’enfant va organiser la lutte : accélération des mouvements respiratoires, ouverture au maximum des narines pendant l’inspiration, utilisation des muscles thoraciques, quintes de toux pour évacuer les
sécrétions. Mais, notre petit bout n’est pas très costaud, et il s’épuise vite…
Le traitement
Il comporte essentiellement deux grands volets :
La kinésithérapie respiratoire
Elle est d’autant plus importante que l’enfant « sécrète » beaucoup et est « encombré ». Effectuée par un professionnel habitué aux tout-petits, elle va aider l’enfant à se débarrasser des mucosités qui obstruent les bronches, par stimulation du réflexe de toux, et en effectuant des manœuvres d’augmentation du flux ventilatoire.
Les médicaments
Il s’agit de produits bronchodilatateurs tels la Ventoline®, qui seront inhalés à travers une chambre d’inhalation tel le Baby-haler®. Ils vont améliorer la ventilation en aidant l’enfant à ouvrir ses petites bronches. Des anti-inflammatoires peuvent être prescrits : Par exemple : Célestène® en gouttes buvables ou Flixotide
Il faudra également :
Relever le haut du corps du bébé dans son lit d’environ 30°.
Donner à boire un lait épaissi, en petites quantités répétées.
La surveillance médicale sera toujours régulière et étroite. La plupart du temps, l’évolution sera bonne en quelques jours.
Parfois, il faudra hospitaliser l’enfant car les signes de lutte seront devenus trop importants : l’enfant s’épuise, ne boit plus, il est pâle et respire très vite.
Cette hospitalisation sera souvent indiquée chez le jeune bébé de moins de six semaines, et/ou ancien prématuré. Elle sera systématique chez le jeune nourrisson de moins de deux mois. Il recevra de l’oxygène et sera perfusé.
La prévention
Difficile de déménager quand on habite une grande ville…Difficile de retirer l’enfant d’une organisation de garde collective…
Facile, en revanche, pour les parents, d’être attentifs au lavage de leurs mains, à l’hygiène de leurs nez en face de bébé, à l’aération des pièces, à la modération dans le chauffage et à l’abstention tabagique.
Existe-t-il un rapport avec l’asthme ?
Cette question est souvent posée par les parents qui s’aperçoivent que le traitement broncho-dilatateur prescrit (Ventoline®) est le même que celui du « papi » asthmatique…
En fait, la grande majorité des bronchiolites est d’origine virale et n’a donc rien à voir avec l’asthme, qui est une maladie propre des bronches.
Le plus important à rechercher chez un bébé qui présente de manière répétée des incidents bronchiques, c’est un reflux gastro-œsophagien.
Le spasme des bronchioles n’est pas dû ici au virus, mais est le résultat de micro-inhalations de lait et de sécrétions gastriques qui remontent de l’estomac dans les bronches.
Le traitement anti-reflux doit faire disparaître ces accès récidivants de toux, d’encombrement et de « sifflement ».
La rédaction