La toux

Ainsi qu’ il existe un réflexe d’éternuement pour dégager les sécrétions nasales, il existe un réflexe de toux pour expirer brutalement et dégager les sécrétions accumulées dans la gorge ou les bronches.

Les épisodes de toux chez le jeune enfant sont particulièrement fréquents, surtout pendant cette période allant de six mois à deux ans, période pendant laquelle l’enfant a perdu son bouclier d’anticorps maternels et doit construire sa propre immunité au cours des nombreuses rencontres avec les virus. environnants.

La toux est à la fois le symptôme alerte d’un  encombrement des voies respiratoires et  en même temps le début du traitement de cet encombrement.

Il faut donc, à la fois, respecter la toux dans son rôle évacuateur, mais surtout dépister et traiter le facteur déclenchant.

La toux pour évacuer les sécrétions situées dans la gorge

– Les muqueuses du rhino-pharynx sont irritées et secrètent sérosités et mucosités qui vont envahir nez et gorge. Il s’agit là d’un épisode de rhinopharyngite. De 6 à 36 mois, le jeune enfant en fera une bonne dizaine !

– Chez le nourrisson de moins de six mois, la rhinopharyngite infectieuse classique, virale, est beaucoup plus rare.

Devant une toux persistante chez un nourrisson, le médecin cherchera une cause mécanique à l’envahissement de cette gorge, et notamment des régurgitations et surtout un RGO. Là, ce sont les sécrétions gastro-lactées qui remontent dans la gorge et provoquent la toux.

– La toux de laryngite est très particulière.

La tonalité de la toux est grave, voilée, de type « chien qui aboie » ou « cri de phoque ». La crise de toux survient souvent en pleine nuit. Les sécrétions rhinopharyngées sont descendues vers le larynx qui s’est oedématié et rétréci.

La toux pour évacuer les sécrétions bronchiques : les bronchites

Les bronches, attaquées par un germe, réagissent en sécrétant un mucus. La toux permet alors d’évacuer les sécrétions.

Chez le jeune nourrisson, le réflexe de toux n’est pas assez puissant pour décoller et évacuer toutes les sécrétions. L’aide par kinésithérapie respiratoire
est alors souvent de mise.

 

Les bronchites peuvent être primitives par agression directe d’un germe sur les muqueuses bronchiques : cas de la bronchiolite à virus VRS.

Elles sont souvent secondaires par extension  bronchique à partir d’un pôle infectieux rhinopharyngé. Secondaires aussi parfois, par micro-inhalation bronchique, lors de la remontée du liquide gastro-lacté dans le cas d’un RGO.

D’autres épisodes de bronchites récurrentes peuvent entrer dans le cadre de la maladie bronchique, tel l’asthme du nourrisson.

La conduite à tenir devant une toux

LES PARENTS ALERTERONT LE MÉDECIN SI :

Il s’agit d’un jeune nourrisson ;

– Si il existe des « bruits » particuliers : une toux rauque, une respiration sifflante ;

– Si la toux évolue par quintes répétées de plus en plus fréquentes ;

– Si la respiration devient plus rapide ;

– Sil existe des signes de lutte respiratoire : creusement à la base du cou, entre les
côtes ;

– Si l’enfant vomit ou boit moins ;

LE MEDECIN TRAITERA, SELON LES CAS :

Un RGO,

– Une rhinopharyngite,

– Une laryngite,

– Une bronchiolite,

– Un asthme ou allergie respiratoire,

– Parfois il hospitalisera un enfant suspect de coqueluche du nourrisson ou
d’inhalation d’un corps étranger intrabronchique (accident domestique)

La fin des petits sirops

HARO SUR LES SIROPS !

Les sirops contre la toux sont à proscrire chez le jeune enfant de moins de 2 ans.

– Qu’il s’agisse de ces sirops pour « toux sèche » qui diminuent le réflexe de toux, et vont venir encombrer l’enfant par accumulation des sécrétions.

– Qu’il s’agisse de ces sirops pour « toux grasse », qui, voulant décoller et évacuer les sécrétions, viennent finalement là aussi « noyer » l’enfant dans ses sécrétions.

Ces sirops :

– Soit ne servent à rien,

– Soit, surtout, peuvent être dangereux.

A tel point que l’AFSSAPS en a interdit en 2010 l’utilisation pour les enfants de moins de deux ans.

AFSAAPS : documents à propos de la toux chez le nourrisson (1)

Document 29 avril 2010 : « les spécialités mucolytiques (Acétylcystéine, Carbocystéine) : Rhinatiol®, Mucomyst®, mucofluidifiants et l’Hélicidine® sont contre-indiqués chez l’enfant de moins de 2 ans ».

Elles ne sont plus distribuées en pharmacie pour cette tranche d’âge.

Document octobre 2010 : messages-clés : « Il est envisagé de contre-indiqué le Fenspiride (Pneumorel®) chez le nourrisson et les suppositoires à base de dérivé Terpénique (Coquelusédal®) chez les enfants de moins de 30 mois »

« dans la perspective d’une extension de la contre-indication chez le nourrisson des antitussifs antihistaminiques de première génération (Phénergan®, Théralène®,
Toplexil
®, Calmixene®) rentrera en vigueur d’ici quelques mois, comme cela a été le cas dans d’autres pays européens et outre-Atlantique, il est rappelé qu’il n’est pas
nécessaire de traiter une toux sèche, aiguë ou grasse chez le nourrisson avec un
traitement antitussif
».

« Il est nécessaire d’informer les parents d’une part sur l’évolution habituelle de la toux et l’apparition de signes éventuels devant inciter à consulter à nouveau, et d’autre part, l’absence d’intérêt des antitussifs ».

Référence :

(1)  AFSSAPS – Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de santé.

www.afssaps.fr

Prise en charge de la toux aiguë chez le nourrisson de moins de 2 ans (27/10/10).

La coqueluche du nourrisson

Due à la bactérie Bordetella pertusis, la coqueluche est très contagieuse et très dangereuse chez le nourrisson.

– En France, il existe encore 68 cas par an de coqueluche survenant chez les enfants de moins de six mois (1).

A cet âge, la maladie est grave et conduit le plus souvent à une hospitalisation pour détresse respiratoire.

– Les parents sont les contaminateurs dans la moitié des cas (1). Leur âge moyen est de 31 ans (1).

– C’est dire l’intérêt pour les jeunes parents ou mieux les futurs parents, de mettre à jour leur vaccination anticoqueluche pour respecter le cocon sanitaire autour de leur bébé, qui, lui, ne sera vacciné qu’à partir de deux mois.

– Chez un adulte : une toux quinteuse persistant plus d’une semaine doit faire évoquer le diagnostic de coqueluche.

Celui-ci sera confirmé par la biologie et le dosage de la PCR.

Le traitement est l’antibiothérapie (macrolides).

Le vaccin est recommandé pour les adultes non revaccinés depuis plus de dix ans.

Références :

(1)  Réseau RENACOQ – réseau sentinelle – INSERM 2010.

La toux alerte d’une allergie respiratoire

 

 

 

Il faut distinguer :

– Les intolérances par agression directe d’une substance aérienne :

  • Le tabac bien sûr à toujours proscrire dans tout l’environnement de l’enfant,
  • Des substances de rencontre inhabituelles : poussière de plâtre dans
    l’appartement refait par ex.

– Les pseudo-allergies : comme celles dues aux acariens qui peuvent envahir literie et moquette, d’où l’intérêt d’une chambre sans tapis, d’un matelas à l’hygiène contrôlée (housse de matelas). La suppression des acariens stoppera les incidents de toux nocturne
et matinale.

– Les vraies allergies respiratoires, en dehors de la maladie asthmatique, sont plus rares chez le jeune enfant de moins de 2 ans :

  • qu’il s’agisse d’une réaction respiratoire à un allergène particulier (chien, chat, pollens, etc.)
  • ou d’une réaction respiratoire associée à une réaction générale : rougeur, urticaire, œdème cervical (œdème de Quincke). La difficulté respiratoire est ici rapide.
  • Une toux brutale associée à des signes de lutte respiratoire doit conduire à faire hospitaliser l’enfant en urgence.

 

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