La laryngite sous glottique aigue, ou laryngite striduleuse : c’est le coup de tonnerre dans
un ciel serein !
Peu d’enfants échapperont à cette atteinte inflammatoire du larynx.
Typiquement, la crise débute en pleine nuit.
L’enfant, qui dormait calmement, se réveille brutalement, pleurniche, et là…chose bizarre, il émet des sons graves, inhabituels, voilés ; Sa voix et ses pleurs sont enroués.
Quand il tousse, c’est vite la comparaison avec l’animal : le bruit émis est celui du chien qui aboit ou du phoque qui pousse son cri… !
En même temps, l’enfant respire mal, plus rapidement, avec parfois des signes de lutte à l’inspiration et creusement à la base du cou.
Une fièvre modérée est souvent présente.
Si la crise est la première du genre, l’affolement familial est immédiat et justifié ! Et les parents appeleront vite médecin de nuit, SAMU, ou iront directement aux urgences.
Le traitement immédiat consistera :
– A donner un anti-inflamamatoire puissant (corticoïde) pour diminuer l’œdème du larynx. Le produit phare est la Bétaméthasone en gouttes buvables (Célestène®) donné à la dose de 10 gouttes par kg minimum.
L’amélioration de l’état de l’enfant sera rapide dans l’heure qui suit.
– Il est utile également de placer l’enfant dans une atmosphère humide, en le faisant respirer des vapeurs d’eau chaude (eau de baignoire ou de casserole d’eau mise à bouillir dans la cuisine)
– En cas de formes graves avec désaturation et œdème laryngé important, le médecin hospitalier recevant l’enfant agira de manière plus forte : corticoïdes IM ou IV, aérosols d’Adrénaline, oxygénothérapie.
L’enfant hospitalisé sera gardé et surveillé quelques heures avant son retour au domicile.
Pourquoi cette crise de laryngite ?
– L’atteinte du larynx peut être primaire, liée à une infection virale aiguë, souvent contractée en collectivité (crêche)
– Elle est souvent secondaire ou contemporaine d’une rhino-pharyngite. Avec « descente » de l’inflammation vers les voies aériennes supérieures.
D’où l’intérêt préventif des lavages réguliers du nez avec le sérum physiologique.
A noter
– L’enfant « enrhumé » peut présenter des signes laryngés modérés : une toux plus ou moins grave, plus ou moins voilée ; mais les signes rhino-pharyngés dominent avec nez bouché et productif.
Le traitement anti-inflammatoire ne sera pas systématique. En cas d’aggravation, le flacon de célestène® n’est pas loin…
– A contrario l’épiglottite aigue est une urgence !
Il s’agit d’une laryngite bactérienne, devenue aujourd’hui beaucoup plus rare depuis que l’on vaccine systématiquement tous les nourrissons contre le germe responsable : l’Haemophilus Influenzae.
Outre les signes caractéristiques de la laryngite aiguë habituelle, il existe ici une fièvre élevée et des troubles de la respiration et de la déglutition majeurs.
L’hospitalisation rapide s’impose.