Bébé trotteur

Ah ! Les roulettes… Quel pied, mes parents !

Enfin je peux aller explorer, toucher, prendre, palper, goûter, jeter !

Deux petits coups de reins, et hop ! Je surfe à
gauche…

Trois mouvements de pieds et hop ! Je glisse à droite… C’est le manège permanent !

Merci papa, merci maman !

Allez, roulez jeunesse !

Le baby-trotteur : C’est bien ? C’est génial !

Pour lui, c’est un cadeau extraordinaire.

Bébé rongeait tellement son frein depuis quelques semaines…

Tous ces objets attirants qu’il voyait autour de lui sans pouvoir les approcher, les toucher… Maintenant, ça suffit !

Il a des fourmis dans les jambes, il veut bouger, découvrir le monde…

Allongé dans son lit : il en a assez de regarder le plafond ou ce sacré mobile ! Dans les bras de ses parents, il est frustré de ne pas aller là où il voudrait.

Et quand il est assis, jouer avec la « girafe » ou les peluches : ça commence à lasser !

Aujourd’hui, ça y est ! Il peut enfin aller voir…

Il a gagné son autonomie, il peut choisir de rouler par là, ou non, plutôt par ici… Il observe de plus près, il prend (si c’est permis…) il découvre, il analyse, avec son petit air sérieux et interrogateur, il goûte (en cachette…), il fait travailler ses petites jambes… et son cerveau !  Car c’est (aussi) grâce à ses talents d’explorateur qu’il construit son « intelligence ». En allant voir « de plus près », il emmagasine des sensations visuelles, tactiles, gustatives aussi – méfiez-vous !

Grâce à tous ces objets, tous ces nouveaux stimuli, il organise sa pensée, son jugement, ses préférences. Le bébé-trotteur, c’est vraiment la tête et les jambes !

Pour la mère, cela n’est pas mal non plus.

Outre la fierté de découvrir chez son enfant ce besoin de découverte, elle peut enfin souffler et obtenir plusieurs fois par jour de longues plages de repos sans être obligée de porter son enfant.

Les roulettes remplacent enfin les bras ! Ça soulage…

Est-ce que cela déforme les jambes ?

ABSOLUMENT PAS !

Il faut surtout raisonner à l’inverse, en s’appuyant sur cette loi physiologique qui dit que la fonction, à défaut de créer, développe l’organe.

En se mettant par intermittence en appui sur ses jambes, l’enfant « fortifie » ses hanches et ses membres inférieurs et se prépare à la marche.

Avec une échographie des hanches normale et sa dose quotidienne de vitamine D, rien à craindre !

Quand lui offrir cette première voiture ?

En moyenne à partir de 6 mois et demi / 7 mois, quand votre enfant tient assis seul, sans soutien. 

A cette période de son développement, il aime déjà, et de plus en plus, se retrouver en station debout, soutenu par un parent.

Dans cette position, il s’éclate, il sourit à pleines gencives (ou à quelques dents…) et ouvre tout grand ses yeux.

C’est la joie ! Ses jambes le soutiennent de plus en plus longtemps, et il peut enfin voir le monde autour de lui.

Votre enfant est alors prêt pour sa première leçon de conduite !

Les premiers tours de piste.

Surprise… Ils se font à l’envers !

Installé dans sa torpédo 6 cylindres à roulettes, l’enfant s’est mis debout, les mains sur le volant-tablette devant lui.

Il se hisse sur la pointe des pieds et après quelques manœuvres balbutiantes de démarrage… ça y est ! ça bouge ! Et il part… en arrière !!

C’est une phase normale et transitoire due à la position du nourrisson qui, restant encore en position demi-assise, garde le poids de son corps sur l’arrière.

Bien vite, il va comprendre… Que pour enclencher la première, il faut basculer le poids de son corps vers l’avant.

Et ce ne seront bientôt plus que surfs, valses et tourbillons. Notre pilote danseur est aux anges.

Combien de temps, les séances ?

Tout comme l’allaitement, c’est « le trotteur à la demande ».

Dès que notre chauffeur explorateur se lasse, se fatigue ou retrouve son postérieur gêné par quelque remplissage malencontreux, il va le signaler par le seul klaxon qu’il connaisse : grognements ou pleurs.

La séance est finie !

Mais il va vite en redemander, le bougre ! Jusqu’à ce qu’il soit prêt pour la marche, ou qu’il découvre les nouvelles joies du 4×4 – pardon! Du quatre pattes…

Conseils importants

Pour rouler au mieux : un plancher en bois ou du carrelage.

Pour chausser les pieds du bébé : pas de chaussures rigides bien sûr, mais des chaussettes avec semelles souples, renforcées de petits picots antidérapants.

Dégagez une aire de roulage sans danger et sans obstacle.

Les objets fragiles ou dangereux auront été écartés ou surélevés.

Sinon, vous comprendrez l’origine probable du surnom donné au bébé-trotteur : le «youpala», qui voudrait peut-être signifier : «Youp !… Pas là !»

Délimitez ces zones interdites infranchissables – parce que dangereuses pour l’enfant ou inquiétantes pour votre mobilier – que vous aurez choisies, telles la cuisine ou la superbe plante verte…

S’il existe un escalier chez vous, vérifiez surtout impérativement et systématiquement que la barrière de sécurité de cet escalier est fermée, bloquée et indéblocable par le bébé.

Méfiez-vous, il est très doué, très patient et très curieux !

Dans quelques mois, des fourmis supplémentaires dans les jambes vont le conduire inexorablement à vouloir rester debout tout seul.

En s’accrochant de-ci de-là avec ses mains, il va découvrir une nouvelle joie : bouger tout seul et ce, grâce à son propre équilibre, sa hardiesse, sa volonté.

Sans volant ni roulettes ! C’est encore mieux !

Alors le bébé-trotteur n’aura plus du tout d’intérêt pour lui.

Au garage la voiture de collection ! Mais qu’est-ce qu’on s’est éclaté !

 

La rédaction: Dr Thierry Marck

 

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