Allergie au lait de vache

L’APLV est la première allergie alimentaire pouvant apparaître chez le nourrisson. Elle est estimée à 2,5 % chez les enfants âgés de moins de 2 ans.

Un bébé nourri par sa mère recevra le lait idéal pour sa croissance.

Le lait de vache, lui, restera toujours le lait idéal… pour le veau !

La nature a ses lois biologiques incontournables.

Il n’est donc pas étonnant que les laits en poudre industriels, fabriqués à partir du lait de vache, malgré toutes les améliorations apportées pour se rapprocher de la composition du lait humain, contiennent des éléments propres à la race bovine, que le bébé pourra peut être ne pas supporter.

L’allaitement maternel exclusif pendant au moins les quatre premiers mois de la vie est le « gold standard » pour éviter une APLV.

Les signes cliniques de l’APLV.

Ils peuvent être :

Directement digestifs (50 % des cas : régurgitations, vomissements, diarrhées);
Cutanés (50 % des cas : eczéma, œdème, urticaire);
Respiratoires (25 % des cas : toux, sifflements);
Voire réaction allergique sévère comme un œdème laryngé, un malaise.

Si un ou plusieurs de ces signes coexistent, l’APLV sera d’autant plus évoquée que le nourrisson a moins d’un an, qu’il ne grossit pas bien, qu’il dort mal qu’il est « irritable ».
La suspicion sera évidemment très forte si ces signes apparaissent rapidement au cours de la journée qui suit l’introduction d’un biberon, notamment au début du sevrage.

Quant au reflux gastro-oesophagien, si fréquent, le médecin doit savoir évoquer une APLV devant un RGO qui se poursuit malgré le traitement bien conduit de ce reflux t. Si l’amélioration de ce reflux est nette, une fois retiré le lait de vache, la poursuite de l’éviction du lait de vache se justifie très logiquement.

 

Le diagnostic.

Il sera biologique  –  lire:  diagnostic biologique de l’allergie alimentaire –

tests cutanés : Prick test, Diallertest®
prise de sang : Trophatop®, IgE spécifiques

Il sera également basé sur les effets bénéfiques pour l’enfant dès que l’on aura supprimé les PLV de son alimentation ( test d’élimination)

Le traitement.

Si l’allaitement maternel ne peut pas être repris à 100 %, le traitement consistera à donner à l’enfant un lait spécial sans PLV pendant au moins six mois.

Quels laits donner ?

Il en existe 2 sortes que le médecin vous proposera.

• Soit des laits qui contiennent des PLV au départ, mais dont les protéines ont été « cassées » par un procédé d’hydrolyse plus ou poins poussée. Les fragments de protéines résiduelles ont alors perdu, selon le degré d’hydrolyse, leur pouvoir allergisant.

De nombreux laits existent de ce type;  ils sont plus chers mais en partie remboursés par la Sécurité sociale ( 50%)

Parmi ces laits, citons : Alfaré® (Nestlé), Pepti Junior® (Nutricia), Pregestimil®, Nutramigène® (Mead Johnson), Galliagène Progress® (Gallia), Allernova® (Novalac), Nutriben APLV® (Nutriben), Neocate® (SHS international).

• Soit un lait qui ne contient pas de PLV au départ, les protéines présentes ajoutées étant celles du riz. Deux laits de ce type existent: « Modilac-riz® » et Novalac riz®. Ces laits ne sont pas remboursé par la SS, puisqu’il s’agit de laits « normaux », beaucoup moins cher que les laits hydrolysés. L’avantage de ces lait est énorme: l’assurance 100% sans PLV, et à moindre coût.

En dehors de ces laits: Modilac-riz®, Novalac riz® ou laits à hydrolyse plus ou moins complète, tous les autres laits seront interdits :

Les laits dits HA car l’hydrolyse est très incomplète, les laits de soja, et tous les autres laits d’autres espèces animales : chèvre, brebis, ânesse, jument, déséquilibrés dans leur composition.

Quant aux « jus » végétaux d’amande, de châtaigne, etc., ils n’ont rien à voir avec des « laits »; ils sont particulièrement nuisibles pour la santé de l’enfant ( anémie – dénutrition)

Le test de réintroduction du lait.

(laits en poudre standard, laits liquides et produits laitiers)

Il ne se fera qu’en milieu hospitalier pour les enfants qui ont présenté des signes cliniques allergiques initiaux graves.

La surveillance des analyses biologiques permettra de juger du moment opportun de la réintroduction.

La plupart du temps, cette « allergie » au lait n’est que transitoire; il s’agit plutôt d’une « intolérance » temporaire, le temps que l’intestin de l’enfant s’adapte à recevoir et à digérer une alimentation globale.

C’est une allergie fréquente, mais parmi les plus guérissables, contrairement à certaines allergies alimentaires moins fréquentes, mais plus « méchantes » car durant toute la vie.

 

Rédaction: Dr Thierry Marck

Références :

-Comité de nutrition de la société française de pédiatrie. Utilisation des formules à charge antigénique réduite. Archives de pédiatrie 2000 ; 7 : 302-6

-Docteur Fabienne RANCE, Hôpital des enfants à Toulouse, nutrition et pédiatrie novembre 2008-volume 1 n° 3

 

 

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