La marche



L’inquiétude parentale s’exprime ainsi :
« mon enfant marche les pieds tournés vers l’intérieur ! »

En effet à l’examen de la marche, quand l’enfant pose son pied sur le sol, l’avant-pied « tourne en dedans », la pointe du pied se décalant et se positionnant vers l’intérieur.

De quoi s’agit-il ?

En fait, le problème ne se situe pas au niveau des pieds, mais au niveau des hanches.

Les hanches de l’enfant (la tête du fémur) sont ici tournées vers l’intérieur du bassin, en « antéversion ». Lors des mouvements de la marche, quand l’enfant a la jambe en extension, le pied qui est en l’air est conduit par l’axe du membre inférieur. Et comme l’axe de ce membre inférieur est lui-même dépendant de la tête du fémur qui est tournée vers l’intérieur, en rotation interne, le pied qui se pose sur le sol se tourne lui aussi,
mécaniquement, vers l’intérieur.

L’examen clinique

A l’examen des pieds de l’enfant : aucune anomalie.

L’examen des hanches est fondamental et révélateur. Sur l’enfant allongé sur le dos, cuisses et jambes en extension, le médecin empaume les pied de l’enfant et va les manipuler en les tournant vers l’intérieur puis vers l’extérieur.

Ce faisant ce sont les hanches qui vont être mobilisées.

En tournant le pied vers l’intérieur, celui-ci présente une amplitude de rotation importante, allant jusqu’à atteindre une position horizontale.

Par contre, en le tournant vers l’extérieur, une rapide résistance s’installe ; l’amplitude de rotation étant de ce côté là moitié moindre.

Cette augmentation de la rotation interne de hanche explique donc bien le problème.

La radiographie du bassin avec calcul de l’angle d’antéversion, a le mérite d’être un document de départ.

L’importance de l’augmentation du degré d’antéversion notée initialement pourra être comparée sur des clichés ultérieurs.

Evolution et traitement

Il est habituel que cette attitude de « pieds en dedans » se réduise progressivement avec le temps.

En tous cas, aucune action sur les pieds n’est nécessaire ni utile : Ni kinésithérapie, ni semelles orthopédiques !

Doit-on prévoir une action sur les hanches ?  Dans la plupart du temps, non.

Ce n’est qu’en cas de gêne importante, chez un enfant pour lequel la marche et la course occasionnent des chutes répétées, avec des bouts de chaussures qui se heurtent et le font tomber, que le chirurgien orthopédiste infantile pourra programmer une intervention de dérotation de la tête fémorale.

En attendant, et dans tous les cas, il faut éviter de faire porter à l’enfant des chaussures à talon trop rigide.

Car ceux-ci facilitent la rotation interne. On peut d’ailleurs le comprendre à la vue de l’enfant qui marche pieds nus. Là, le talon s’écrase alors naturellement et l’aspect de pied qui tourne est moindre.

On empêchera également l’enfant ( si possible) de s’asseoir « en grenouille » : cuisses et jambes repliées  de chaque côté.

Rédaction médicale

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